Ouroux-en-Morvan

Département : Nièvre
Superficie : 6 056 ha
Altitude : 550 mètres
 

 

Généralités historiques

 

Le village remonte à une lointaine Antiquité. Ouroux a été habité très tôt par les Celtes (Gaulois) qui auraient ainsi construit le camp de la Loutière (vers le hameau de Montpensy) défendu par un système de tranchées monumentales, qui restent encore une énigme historique. Certains avancent l'idée que les Romains auraient été à l'origine de ces tranchées pour s'en servir comme retenue d'eau pour les hommes et les bêtes. D'autres pensent que ceux-ci sont d'anciennes mines d'or qui auraient ainsi conduit à la création du mot d'Ouroux... mais chut !!!

 

À l'époque gallo-romaine, la présence humaine est également attestée par l'existence de fondations de murs en briques et de poteries. C'est aussi l'époque des communications avec les voies romaines et notamment celle reliant Autun à Orléans et qui passait par Ouroux. Le village tirerait ainsi son nom de l'époque "Horroez" de "Horreum" signifiant magasin de vivres et de fourrages. On reconnaît également au nom une origine latine: "Oratorium in Morvento" qui vient de oratoire (lieu de culte).

 

Sur les ruines de l'horreum fut élevé un oratoire, "oratorium" : chapelle dédiée à saint Georges (célèbre au IXe siècle). La statue de saint Georges était dans l'église paroissiale au dessus de l'autel. L'église d'Ouroux abritait également les reliques de saint Barnabé et de saint Clément. Ce qui ne manqua pas d'attirer les foules de fidèles et de créer une activité mercantile avec les foires du même nom du XVIIe au milieu du XXe siècle.

 

Sous l'Ancien Régime, Ouroux était le siège d'une importante seigneurie, annexée au comté de Château-Chinon. Il existait alors un bailliage particulier, qui comprenait le bourg et la paroisse dudit Ouroux, celles de Planchez, de Frétoy et de Montsauche, en partie, et dont les appels se portaient à Saint-Pierre-le-Moutier. Ses officiers étaient les mêmes que ceux du bailliage de Château-Chinon. Comme dans nombre de paroisses, des familles s'affranchirent, mais la plupart restèrent taillables et mainmortables envers le comte de Château-Chinon dont le manoir, à Ouroux, d'après la tradition, aurait été au lieu-dit le Château des Dames. Près du bourg est un vaste étang qui appartint autrefois (vers 1353) à l'abbaye de Rigny.

 

En 1870, une grande partie du village d'Ouroux et l'église entière furent incendiés. Les toits, alors recouverts en chaume, facilitèrent les ravages du feu. La nouvelle église fut alors construite entre 1875 et 1878 dans le style roman, à trois nefs. Quelques années auparavant, plus précisément le 19 juillet 1863, Savault, un gros hameau, fut également incendié. Ce gros village (sacra Vallis) doit son nom à la vallée où il est bâti. Sur un mamelon isolé qui le domine est une chapelle, rebâtie à travers les siècles, mais dont l'origine remonte à la plus haute Antiquité. Savault est également la patrie du sculpteur Jean Gautherin qui y naquit le 19 décembre 1840. Sculpteur de talent, il réalisa de nombreuses statues, que l'on retrouve encore à Paris, Nevers, Copenhague...

 

Sous l'Occupation (1940-1944), le Morvan avec ses caractéristiques géographiques et administratives constitua une région refuge idéale et abrita une trentaine de maquis. Ouroux-en-Morvan, accueillit le plus important maquis du Morvan, le maquis Bernard. Il fut fondé en 1943 et fut l'un des plus anciens et le plus important maquis du Morvan, tant par ses effectifs (1200 hommes début septembre 1944) que par la présence à ses côtés à partir de juin 1944, à la fois de l'état-major départemental de la Résistance nivernaise et des parachutistes anglais du Special Air Service, les fameux S.AS. Ce maquis marqua profondément la vie de toute une région, notamment par le soutien qu'il trouva auprès d'une population particulièrement motivée et dévouée à sa cause.

Ce maquis se situe dans les bois de Coeuzon, près de l'étang "de la Passée", à environ sept kilomètres d'Ouroux. On peut accéder à ce site, qui est devenu une curiosité touristique, par un chemin de randonnée pédestre balisé à partir d'Ouroux, qui effectue une boucle. Vous visiterez, grâce à ce sentier, l'ancienne gare de Coeuzon qui servit de prison sous l'Occupation, une reconstruction de cabane de maquisard, le camp des S.AS, "l'infirmerie du camp" et enfin l'endroit où eut lieu l'embuscade du 24 juin 1944; pour arriver ensuite au cimetière "franco-anglais" où 27 tombes sont entretenues et fleuries en permanence. C'est également au cours de cette année 1944, plus précisément à partir de mai 1944, qu'Ouroux-en-Morvan est devenue préfecture de la Nièvre pendant quelques semaines. L'idée d'Ouroux préfecture de la Nièvre, n'est pas une image, mais bien une réalité qui tient au fait que cette zone fut libérée avant le reste du département.

 

Au XXe siècle, la commune compta jusqu'à 2200 habitants, une fabrique de chapeaux à larges bords, une tuilerie, une ligne de chemin de fer, "le Tacot" ; de nombreux commerces et artisans rythmaient la vie locale et commerciale.

Depuis le début des années 1980, une politique de dynamisation économique par le tourisme, et plus particulièrement le tourisme vert (mise en place de circuits pédestres, V.T.T. et équestres, courts de tennis, activités de pêche...), a été engagée. Ce qui a permis à la commune d'obtenir le label "Station verte de Vacances" en 1991 et de développer de nombreux services et activités de loisirs et d'entretenir son pôle commercial ouest du canton de Montsauche-les-Settons.

 

Tourisme vert

 

Ouroux permet de multiples activités parmi lesquelles la randonnée (pédestre, V.T.T. et équestre) et la pêche. La région est un paradis pour les randonneurs, grâce au réseau exceptionnel de chemins agricoles, forestiers, ruraux existants et qui constitue un patrimoine inestimable.

 

Randonnée pédestre

Actuellement, la commune a mis en service 6 circuits thématiques et balisés de randonnée pédestre qui forment des boucles, d'une distance variant de 4 à 18 km. Il faut ajouter à ces itinéraires spécifiques le G.R. de pays "Tour du Morvan par les Grands Lacs" : boucle de 290 km. Deux transversales dont l'une permet de rejoindre le G.R.13 : linéaire de 170 km entre Vézelay et Autun.

 

Randonnée VTT

Aujourd'hui, le centre VTT / FFC N°61 du Parc du Morvan gère 7 stations V.T.T., 1 400 km d'itinéraires balisés et 18 communes points de départ. La commune d'Ouroux-en-Morvan appartient au centre FFC N°65 "Haut Morvan V.T.T." et propose 6 itinéraires.

 

Randonnée équestre

Il n'existe pas de parcours "vedettes''. Aussi, les cavaliers et professionnels du tourisme équestre ont l'habitude d'utiliser leur propre itinéraire ou empruntent des itinéraires particuliers.

 

Cependant, une forte majorité utilise le circuit "le Tour du Morvan équestre". D'autres portions d'itinéraires équestres sont communs avec le G.R. de Pays.

 

La pêche

La commune dispose d'un environnement peu commun et plutôt exceptionnel en matière de pêche. En effet, elle se situe au carrefour de trois des plus importants lacs du Morvan, Pannecière : 520 ha, les Settons : 360 ha et Chaumeçon : 135 ha. Par ailleurs, la commune dispose d'un réseau dense de ruisseaux (Anguisson, Mignage, Oussière, Ensein et Coulard) et d'une rivière très réputée, le Chalaux, pour ses prises en truites. La commune bénéficie également d'un étang de 6.5 ha situé à l'entrée du bourg.

 

Différents panoramas sur le Nivernais-Morvan sont situés dans la station touristique, notamment celui de la croix des morts, classé une étoile dans le guide vert Michelin.

 

Culture et patrimoine

 

Les tranchées de la Loutière (Antiquité) : ces deux tranchées sont des vestiges de la voie romaine. Ce sont deux immenses réservoirs creusés de main d'homme. Une légende raconte que ces bassins servaient de pièges pour capturer les loups, mais ce n'est guère probable. Tout porte à croire qu'il s'agissait de réservoirs d'eau pour un camp préromain.

 

Voie romaine (Antiquité) : Des vestiges subsistent dans la direction du hameau de Vizaine.

 

Chapelle de Savault (Haute Antiquité - XIXe siècle) : La chapelle est située sur un mamelon isolé qui domine le hameau de Savault. Son origine semble remonter à la plus haute Antiquité. Jusqu'en 1895, elle est le but d'un pèlerinage pour les paroisses voisines qui s'y rendaient en procession le mardi de Pâques. En 1848, la foudre et le feu la dévastent et les habitants de Savault se chargent de sa reconstruction.

 

Buste de chevalier (XIIIe siècle, classé monument historique), chapelle de Savault. Buste en bois. Le visage est net et bien dessiné. Le personnage est revêtu d'une armure et d'une coiffe de maille. Un gros cordon à la taille et une croix de l'ordre de la chevalerie de Saint-Antoine, fondé en 1382 par Albert de Bavière, comte de Hainaut, Hollande et Zélande, orne sa poitrine, l'identifie comme un croisé.

 

Saint Denis (Chapelle de Savault) : Statue en bois qui représente un homme debout portant sa propre tête. La datation est incertaine, probablement autour du XIIIe siècle.

 

Église Saint-Germain (1875-1878, Bourg) : L'église originelle a été détruite lors de l'incendie de 1870. La nouvelle a été construite entre 1875 et 1878 dans le style roman avec trois nefs. Elle est placée, comme l'ancienne, sous la protection de saint Germain, évêque d'Auxerre, et l'autel principal est dédié au Sacré-Cœur. Elle est ornée des belles statues de la Sainte Vierge et de saint Joseph, patrons des deux chapelles latérales. Elle abrite également une Vierge à l'Enfant, (C.I.M.H), datant probablement du XVe siècle.

 

Vierge à l'Enfant (XVème siècle, bois polychrome, cI. M.H) : Ce haut relief représente la Vierge vêtue d'une large robe à corsage ajusté et d'un long voile. Elle est assise sur une banquette et maintient l'enfant debout sur son genou gauche. Son attitude l'apparente à la Vierge éducative.

 

L'importance des moulins au siècle dernier. À cette époque, le seigle constitue la base de l'agriculture morvandelle. Il y avait en conséquence à Ouroux de nombreux moulins. (à voir : moulins de Savelot, Savault).

 

Personnages célèbres

Ouroux est la ville natale du sculpteur Jean Gautherin (1840-1890), ami de Rodin, créateur sculpteur, notamment de la statue de Diderot place Saint-Germain-des-Prés à Paris et statuaire de l'impératrice de Russie, Maria Feodorowna, veuve d'Alexandre III. Il entre à l'École des Beaux-Arts de Paris le 31 octobre 1864 et est admis au Salon dès 1865. Il est mis hors-concours après avoir obtenu trois médailles, en 1868, 1870 et 1873. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur en 1878 et meurt en juillet 1890. Une plaque commémorative est apposée sur la maison natale de Jean Gautherin au village de Savault.

Étienne Gudin : (1734-1820), général de Napoléon.

Alexis Guetrot : (1849 - 1907), maire et président du conseil général de la Nièvre.

Michel Baroin : (1930 - 1987) Grand Maître du grand Orient de France et ex P.-D.G. de la Garantie mutuelle des Fonctionnaires (G.M.F)

 

Restant un moment sur l'histoire et les hommes célèbres, on ne peut passer sous silence le fait que le président François Mitterrand fut conseiller général du canton de Montsauche-les-Settons auquel appartient la commune. Enfin, plus récemment, Daniel Vaillant, ministre de l'Intérieur et Bernard Thibault, secrétaire général de la C.G.T, sont originaires d'Ouroux.

 

Arts contemporains

 

Le Mât des Oasis

Le concept du Mât peut être défini ainsi : en 1990, Antoine de Bary est présent au Mali, au moment de la démocratisation de ce pays. Il décide de rassembler dans une démarche commune des artistes locaux afin de donner un signe fort pour relancer la vie et création culturelles dans ce pays. Il travaillera à l'époque avec celui qui deviendra, et qui est encore, le président de la République du Mali.

Ainsi naît sa démarche symbolique du Mât au centre d'une  "oasis" culturelle en Afrique (à Bamako). Cette démarche fait des adeptes et intéresse d'autres personnes. On lui propose d'en installer un en Amérique du Nord (Canada, à Saint-Hilaire-de-Dorset) en 1991, en Espagne (à Molinos) en 1994, puis en Allemagne (à Brême) en 1998. Français, il désire associer son pays à cette démarche désormais internationalement reconnue. Le ministère de la Culture lui suggère de prendre contact avec la commune déjà connue pour ses animations culturelles de qualité. C'est ainsi qu'en 1999 la commune est la première et unique commune de France à intégrer ce concept artistique et culturel novateur.

 

Autour de cette création, un livre d'artiste a été réalisé avec des artistes locaux (illustrateurs, dessinateurs, photographes, écrivains...) car le but du Mât est de permettre une fédération des talents et des créateurs locaux. Cette création comprend trois volets autour du Mât d'Antoine de Bary : outre le livre d'artistes, est réalisé un livre mémoire qui associe la population.

Ce dernier livre (livre mémoire) est constitué à partir des photographies des gens qui sont venus témoigner de leur participation en déposant dans les fondations du Mât un objet significatif de leur vie ou de la commune afin de constituer une archéologie du futur. C'est l'histoire d'Ouroux racontée par les gens d'Ouroux. Ce livret mémoire a été envoyé aux habitants des autres lieux où des Mâts ont déjà été érigés.

Le Mât a été érigé devant la salle des fêtes (ancienne gare de la ligne du "Tacot"). Il rappelle les anciennes cheminées des locomotives et il est conçu en métal et en brique pour s'intégrer dans le quartier de l'ancienne gare.

 

32 + 32 = 2000 et même plus

 

Dans la Nièvre, le conseil général s'est demandé de quelle manière fêter l'an 2000. L'idée d'organiser des feux d'artifice ou une chorale dans chaque commune ne soulevant guère l'enthousiasme, les élus se sont tournés vers une troupe de théâtre remarquée pour son esprit créatif et revendicatif lors de la réouverture de la maison de la culture de Nevers. Le TéaTr'éPROUVèTe a alors proposé d'organiser des mariages entre des artistes et des communes rurales de la Nièvre dans une opération intitulée:

 

"32 + 32 = 2000, et même plus Emblaver le Champ des Possibles".

 

32 petites (par la taille) communes de la Nièvre ont participé à cette action.

 

Le cimetière des artistes à la chapelle de Savault : cimetière d'art contemporain où les 32 artistes qui ont participé à l'opération 32+32=2000, ont enterré une de leurs œuvres ou créations. Cet espace public de 150 m2 composé de 32 trous, forme un cercle, symbole de rayonnement. Dans ce lieu, une stèle en granit est érigée avec cette inscription: "ici, à l'aube du XXIe siècle, 32 artistes mûrs sont tombés des arbres volontairement et sont devenus des artisans de la vie en commun".

 

"Totem en feux'' de Katerine Louineau : détournement d'un feu tricolore urbain en feu des champs où la population locale a souhaité la représentation (lors d'un vote) d'un écureuil vert, d'un cheval bleu et d'un sanglier marron en lieu et place des diodes tricolores habituelles.

 

Pour en savoir plus sur cette commune, nous vous recommandons de visiter l'Observatoire du Parc à l'adresse suivante: https://www.parcdumorvan.org/le-parc/le-centre-de-ressources/lobservatoi... Les cartes de l'Observatoire vous apporteront de nombreuses connaissances à l'échelle de cette commune (population, espaces naturels protégés, milieux aquatiques, etc.).

 

Galerie photo

Contributions

Bonjour, je suis a la recherche d'un maximum d'informations sur les vignes dans la région. Je suis vigneron et je souhaite replanter des vignes dans le Morvan. Vers saint Didier sur arroux, c'est mon pays comme le Morvan doit avoir son vin !!

On appelait "limousine" un grand manteau porté par les charretiers. Il était souvent fabriqué à partir d'un tissu de grosse laine appelé "marègue". voir : https://fr.wiktionary.org/wiki/mar%C3%A8gue Bien cordialement

Contribuer

Ajoutez une ou plusieur images (maximum : 5)